Renouant avec son séjour parisien d’avant guerre, en l’hôtel Beaujolais, Stefan Zweig manifeste son amour de Paris, cette ville qui l’invite à la « flânerie »
A Friderke Maria Zweig,
[Lettre écrite depuis l’Hôtel Beaujolais, cachet de la poste: 26.1.1924]
« Fritzi chérie, je t’écris tard dans la soirée depuis ma splendide chambre – vue sur jardin, superbes portes provenant de l’ancien Palais royal.
(…)
Dieu que cette ville est belle ! Le soir, des nuées de lumières, un éclat sans pareil dans l’obscurité. Et puis cet air suave et doux – c’est tout l’air de ma jeunesse que je respire avec cette odeur, je me penche à la fenêtre en ma propre compagnie. Et je suis resté assis à la terrasse d’un café en plein mois de janvier, la nuit, alors que 24 heures auparavant j’ étais encore transi jusqu’aux os dans un coupé. Bien des choses à toi ! Regarder le Palais royal depuis la fenêtre, c’est bien trop beau pour dormir, mais à un moment ou à un autre, il le faut bien. Bien affectueusement à toi,
Stefan «
Stefan Zweig – Correspondance 1920-1931- Edition établie par Knut Beck et Jeffrey B. Berlin, trad. de l’allemand par Laure Bernardi, Grasset, 2003 – Le livre de poche, 2005,480 pp
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