Elle rejoint sa vie d’avant, ses ancêtres et tous les parias de son espèce, les esclaves éternels, les Noirs pour touiours. Elle porte en elle cette malédiction et la fascination pour tout ce qu’on imagine d’elle et qu’elle n’est pas. Elle fait peur aux enfants, elle dégoûte les vieillards, et elle attire les hommes, comme une bête qu’on aimerait dompter pour tester sa propre puissance et révéler sa suprématie. Elle est assise et elle se tait, on lui a dit de se taire surtout, sa voix, ils la découvriront plus tard, ils la craindront et l’imiteront entre eux, maintenant, et pour les siècles des siècles
Bakhita, Véronique Olmi, roman, Ed. Albin Michel, août 2017, 460 pp
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