Certains Excipit résument de façon magistrale le propos d’un roman
C’est le cas des dernières lignes de » Choses humaines », le roman de Karine Tuil, doublement primé des prix Interallié et Goncourt des Lycéens
« On pouvait tenter d’être positif, quelqu’un finissait par vous cracher sa négativité au visage, ça s’annulait, on crevait de cet équilibre médiocre, mais lentement, par à-coups, avec des pauses lénifiantes qui proposaient une brève euphorie : une gratification quelconque, l’amour, le sexe – des fulgurances, l’assurance d’être vivant. C’était dans l’ordre des choses. On naissait, on mourait ; entre les deux, avec un peu de chance, on aimait, on était aimé, cela ne durait pas, tôt ou tard, on finissait par être remplacé. Il n’y avait pas à se révolter, c’était le cours invariable des choses humaines. »
Les choses hurmaines, Karine Tuil, roman, Ed. Gallimard, août 2019, 352 pp