« Écrire a été pour moi une entreprise de réparation. Réparation intime, liée à l’injustice dont a été victime mon père. Je voulais réparer toutes les infamies : celles liées à ma famille mais aussi à mon peuple et à mon sexe. Réparation aussi de mon sentiment de n’appartenir à rien, de ne parler pour personne, de vivre dans un non‑lieu. J’ai pu penser que l’écriture me procurerait une identité stable, qu’elle me permettrait en tout cas de m’inventer, de me définir hors du regard des autres. Mais j’ai compris que ce fantasme était une illusion. »
Le parfum des fleurs la nuit, Leïla Slimani, récit, Ed. Stock, coll. « Ma nuit au musée », janvier 2021, 128 p