Dickens, Barbe à Papa

Dickens, Barbe à Papa

 

«  Il ne lit pas: il dévore. C’est d’un enfant que l’on dit cela. Qu’en était-il des livres, à l’âge où l’on dévore? Qu’en était-il du boire et du manger? Des traces en sont restées, qui donnent envie d’écrire. Mais le désir s’est prolongé. La faim, la soif, les mots. Bien sûr que l’on dévore encore, et c’est très bon. Merci pour la purée, pour Alain de Botton, pour le vin chaud, pour Léautaud, pour les Mustang de don Pedro, pour Flaubert et la menthe à l’eau, pour la pizza des pas perdus, les nuits anglaises de Dickens et les secrets du mousseux tiède. Bien sûr que l’on dévore encore. Comment se souvenir sinon d’avoir pu dévorer. »

Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables, Philippe Delerm, Gallimard,2005