La célèbre et gourmande écrivain Gabrielle-Sidonie Colette (1873-1954) fustige les mauvais emplois de la truffe noire, dite périgourdine :
« On la paie son poids d’or, le plus souvent pour en faire un piètre usage. On l’englue de foie gras, on l’inhume dans une volaille surchargée de graisse ; on la submerge, hachée, de sauce brune, on la marie à des légumes masqués de mayonnaise… Foin des lamelles, des hachis, des rognures, des pelures de truffe ! Ne saurait-on l’aimer pour elle-même ? Si vous l’aimez, payez sa rançon royalement – ou écartez-vous d’elle. Mais l’ayant achetée, mangez-la seule, embaumée, grenue, mangez-la comme un légume qu’elle est, chaude, servie à fastueuses portions. Elle ne vous donnera pas, une fois étrillée, grand-peine ; sa souveraine saveur dédaigne les complications et les complicités. »
In Prisons et Paradis, Rites, Colette, Fayard, 1932 – Nombreuses rééditions en livre de poche.
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