« Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. On l’a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé qui flottait au milieu des jouets. La petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés. Elle s’est battue comme un fauve. On a retrouvé des traces de lutte, des morceaux de peau sous ses ongles mous. Dans l’ambulance qui la transportait à l’hôpital, elle était agitée, secouée de convulsions. Les yeux exorbités, elle semblait chercher de l’air. Sa gorge s’était emplie de sang. Ses poumons étaient perforés et sa tête avait violemment heurté la commode bleue. »
Ains’Incipit le roman – deuxième de son oeuvre – de Leïla Slimani.
Le ton est donné, la lecture, fascinante, sidérante, oppressante, l’éctiture, précise, chirurgicale,maîtrisée, remarquable…..Vous ne pourrez en lâcher prise et pages..
Je vous donne rendez-vous le samedi 1er octobre pour la chronique de l’ouvrage.
Chanson douce, Leïla Slimani, roman, Ed. Gallimard, août 2016, 228 pp
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