En ce jour anniversaire de la mobilisation française, tournons-nous vers Colette et cet extrait des Heures longues, 1914-1917, Ed. Fayard, déc. 1917, qui nous est proposé dans l’excellente anthologie d’Antoine Compagnon:
« C’était la guerre. Dans Saint-Malo, où nous courions chercher des nouvelles, un coup de tonnerre entrait en même temps que nous : la Mobilisation Générale.
Comment oublierais-je cette heure-là ? Quatre heures, un beau jour voilé d’été marin, les remparts dorés de la vieille ville debout devant une mer verte sur la plage, bleue à l’horizon, – les enfants en maillots rouges quittent le sable pour le goûter et remontent les rues étranglées… Et du milieu de la cité tous les vacarmes jaillissent à la fois : le tocsin, le tambour, les cris de la foule, les pleurs des enfants… » (A Compagnon, GGE, p 96)
La Grande Guerre des écrivains, d’Apollinaire à Zweig, Textes choisis et présentés par Antoine Compagnon, Folio classique, avril 2014, 842 pp
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