Deuxième volet des relations d’Amélie Nothomb avec le chocolat. Je vous propose de goûter au chocolat vert de Monsieur Omochi.
Bref rappel des faits:
Arrivée au terme de l’année stupéfiante passée au sein de compagnie Yumimoto, Amélie-san présente sa démission à chaque échelon de sa voie hiérarchique.
« Ce fut au tour de Monsieur Omochi. J’étais morte de peur à l’idée de me retrouver seule dans son bureau. J’avais tort: le vice-président était d’excellente humeur.
(…)
Et pour cause, l’obèse tant qu’acariâtre Nippon déguste du chocolat blanc au melon vert, spécialité de Hokkaido. Il en présente à la démissionnaire qui éprouve d’emblée une irrépressible répulsion pour le chocolat de Mars.
« – Dites donc, aussi longtemps que votre contrat n’est pas terminé, vous devez m’obéir! (…) Il suffisait de voir l’expression de Monsieur Omochi pour comprendre que les bonnes relations belgo-japonaises étaient en train d’en prendre un coup.(…) C’était mon châtiment. Qui eût pu croire que manger du chocolat vert constituerait un acte de politique internationale? «
(…)
« Je coupai un carré verdâtre et le portai à ma bouche. C’était surtout cette couleur qui me rebutait. Je mâchai: à ma grande honte, je trouvai que c’était loin d’être mauvais. »
Stupeur et tremblements, Amélie Nothomb, roman, Albin Michel, 1999 – Grand prix du roman de l’Académie française.
Apolline Elter
Prochain rendez-vous de notre rubrique littéraire « Gourmandises »: samedi 9 janvier. Il sera question du roman Chocolat, signé Joanne Harris (éd. Quai Voltaire)
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