Notre tour littéraire du chocolat entame, ce jour, ses XXe et XXIe siècles.
Avec un Blasphème, mis en vedette par sa soeur Juliette (La cuisine d’Amélie, 80 recettes de derrière les fagots, éd. Albin Michel, nov.2008), Amélie Nothomb révèle un penchant… renversant pour ce qui s’avère un élément constitutif de son identité.
Rien de moins.
Opérons un retour sur la genèse de l’auteur, divinement décrite dans La Métaphysique des tubes (ed. Albin Michel, 2000): jusqu’à l’âge de deux ans et demi, Dieu, puisqu’il convient de la nommer ainsi, connaît une existence réduite à la simple vie végétative des tubes: « L’alimentation divine relevait de la plomberie ».
La visite d’une grand-mère paternelle, armée d’un bâton de chocolat blanc, changera, un jour de février 1970, le cours existentiel de la divinité.
» En effet, une main apparaît dans son champ de vision mais – stupeur! – il y a entre ses doigts un bâton blanchâtre. Dieu n’a jamais vu ça et en oublie de crier.
(…)
En un soubresaut de courage, il attrape la nouveauté avec ses dents, la mâche mais ce n’est pas nécessaire, ça fond sur la langue, ça tapisse le palais, il en a plein la bouche – et le miracle a lieu.
(…)
Ce fut alors que je naquis, à l’âge de deux ans et demi, en février 1970, dans les montagnes du Kansaï, au village de Shukugawa, sous les yeux de ma grand-mère paternelle, par la grâce du chocolat blanc.
(…)
Morceau par morceau, le chocolat était entré en moi.
(…)
En me donnant une identité, le chocolat blanc m’avait aussi fourni une mémoire: depuis février 1970, je me souviens de tout. »
Copeaux extraits de La Métaphysique des tubes: je vous invite à les retrouver au sein du passage jubilatoire qu’Amélie Nothomb consacre au sujet et à nous retrouver au rendez-vous de samedi 2 janvier …2010 pour goûter au chocolat stupéfiant de Monsieur Omochi…
A suivre donc.
Apolline Elter
Commentaires récents