Si le chocolat fit son entrée à la Cour (de France) via Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, c’est surtout à Marie-Thérèse – d’Autriche également- épouse de Louis XIV,  qu’on doit l’engouement qui saisit les courtisans. Certains diront qu’elle avait deux seules passions dans la vie: le Roi et le chocolat et que ce dernier la combla d’un embonpoint certain…

Cédant à la passion pour la divine fève, la Marquise de Sévigné, enjoint à sa fille d’en consommer, vantant sans réserve les bienfaits qu’elle procure:

«J’ai voulu me raccommoder avec le chocolat ; j’en ai pris avant-hier pour digérer mon dîner, afin de bien souper, et j’en ai pris hier pour me nourrir, afin de jeûner jusqu’à ce soir. Il m’a fait tous les effets que je voulais, voilà de quoi je le trouve plaisant, c’est qu’il agit selon l’intention. »

Sans compter que:  

– « Prenez du chocolat afin que les plus méchantes compagnies vous paraissent bonnes »

 Mercredi 11 février 1671:                                                                                                

« Je viens de recevoir tout présentement votre lettre de Nogent. Elle m’a été donnée par un fort honnête homme, que j’ai questionné tant que j’ai pu. Mais votre lettre vaut mieux que tout ce qui se peut dire. Il était bien juste, ma bonne, que ce fût vous la première qui me fissiez rire, après m’avoir tant fait pleurer. (…)Mais vous ne vous portez point bien, vous n’avez point dormi ? Le chocolat vous remettra. Mais vous n’avez point de chocolatière; j’y ai pensé mille fois. Comment ferez-vous ?(…) »

Il n’en sera pas toujours ainsi.. Rendez-vous pour une prochaine gourmandise et le revirement spectaculaire d’une épistolière en froid avec le chocolat…