Si l’on veut que notre feuilleton festif consacré aux relations entre le chocolat et la littérature adopte un semblant de chonologie, il nous faut en ce jour évoquer Casanova (1725-1798)

 Giacomo Casanova, aussi irréductible Vénitien qu’amateur de bonnes chère et chair …Libertin, libre-penseur avant l’heure, violoniste, diplomate, espion, escroc, financier, joueur, aventurier, ….la liste de ses  exploits est aussi longue que celle des quelque 122 maîtresses qu’il affiche à son palmarès.

Un credo: le plaisir de la table mène à celui du lit. il a la jouissance multiple, justifiant d’accomplir de la sorte le dessein du Créateur. On n’est pas philosophe pour rien….

Le chocolat, il l’aime « battu et écumeux » ;  la chocolatière…

« Le lendemain Rose entra seule, me demandant un bâton de chocolat, et me disant que Leduc était malade tout de bon. Elle me porte ma cassette, et lui donnant le bâton de chocolat  je lui prends la main et je lui fais sentir que je l’aimais… »

in Histoire de ma vie, volume VII ( cité dans Plaisirs de bouche)..

Si Casanova a le chocolat ardent, il suit en cela les moeurs de son temps…Mesdames des Barry  et Pompadour ne le contesteront pas qui en buvaient pour s’échauffer le sang.  Dans son Traité des aliments, où l’on trouve la différence et le choix qu’on doit faire de chacun d’eux en particulier, qu’il publie en 1702, le chimiste Louis Lemery en vante les vertus stimulantes « propres à exciter les ardeurs de Vénus« 

Si vous voulez connaître davantage Casanova en évitant l’ingestion complète de l’Histoire de ma vie  ou de ses Mémoires, en 10 volumes, écrits en français (!), je vous invite à consulter l’édition « light » opérée par Librio et présentée par Ilona Kovacs: Casanova, Plaisirs de bouche, 1998.

Sans oublier, l’ouvrage qui lui fut consacré par Lydia Flem, Casanova ou l’exercice du bonheur (Seuil, 1995) ni l’abondante filmographie dont il est le héros.

Rendez-vous samedi 19 décembre pour une rencontre au sommet avec Brillat-Savarin.

Apolline Elter