Geneviève Bergé est peintre d’atmosphère.
D’une écriture précise, belle et finement ciselée, elle campe le décor de son nouveau roman: Messine, ville portuaire sicilienne, le palais Ruffo. Et les personnages, pour la plupart âgés, Giulia, Giacomo di Battista, le prince Antonio Ruffo…. »qu’il serait malséant de jeter sur les rails à grande vitesse d’une prose un peu léchée. »
En effet, si l’action du roman – une quête – se situe précisément entre le vendredi 3 et le lundi 20 juillet 1654, l’auteur transcende le cadran du temps pour livrer la clef de chacun des protagonistes et les méditations inspirées par le bilan d’une vie.
Courtier du Prince Ruffo, collectionneur d’art , Giacomo di Battista lui a vivement recommandé l’achat d’une toile auprès d’un peintre hollandais appelé à devenir célèbre, bien qu’encore peu connu en Sicile. Vieux, malade et prostré Giacomo veut voir de ses yeux, l’objet de cette commande particulièrement onéreuse -une folie – qui consacre tant son génie que son chant du cygne professionnel.
Une méditation raffinée sur le temps qui passe et qui prend… le temps d’une quête vitale. Un roman conjuguant la force des descriptions, d’atmosphère et d’introspection et l’excellence d’une plume d’exception.
Apolline Elter
Le tableau de Giacomo, Geneviève Bergé, roman, Ed. Luce Wilquin, août 2010, 206 pp, 20 €
Billet de faveur
AE: Votre roman, Geneviève Bergé, semble transcender le temps, prêtant sa voix à une série de monologues et de méditations atemporelles alors que vous l’avez inscrit dans un contexte temporel bien précis. Etes-vous partie d’un fait historique ?
Geneviève Bergé:Oui, la commande d’un tableau particulier par un riche collectionneur sicilien du 17ème siècle est effectivement un fait historique. Mais un fait historique assez singulier, assez rare. Ce petit événement a suscité ma curiosité et mon désir d’en savoir plus, ce qui n’était possible qu’en … inventant!
A.E.Messine, cette ville de Sicile, dont vous peignez si bien l’atmosphère et la chaleur, y retrouvez-vous aujourd’hui traces de sa splendeur passée?
Geneviève Bergé:Messine a été presque entièrement détruite par un tremblement de terre au début du 20eme siècle. Il ne reste que le recours aux documents pour se faire une idée de sa splendeur passée. Sauf pour la beauté du site, puisque la ville set située sur le détroit qui porte son nom.
AE: J’en déduis que le palais Ruffo a été détruit. Et la descendance du Prince? Avez-vous des informations à son sujet?
Geneviève Bergé:Oui, à ma grande surprise, une des premières réactions à l’annonce de la publication de ce roman a été un message envoyé par une descendante de la famille du prince sicilien mis en scène dans le roman! Je crois que nous nous échangerons mutuellement des informations.
Commentaires récents