Véronique Olmi nous a habitués à la polysémie de ses titres, à leurs interprétations graduelles, luminosité progressive. Son nouvel opus nous offre un texte riche, dense, particulièrement propice à une lecture orale: l’auteurE ne s’y trompe pas, qui prête sa voix et une diction sobre et rodée au récit de la narratrice, Nelly, comédienne comme elle, à peine relevée d’une histoire d’amour passionnelle.
Tandis qu’elle entre en scène, mater dolorosa des Six personnages en quête d’auteur (Luigi Pirandello), Nelly Bauchard, aperçoit, Paul, son ex-amant, au centre du cinquième rang…
« Il me semble entrer lentement sous l’eau, dans un espace transparent et sans dimension. L’homme qui ne s’est pas retourné est celui qui m’a fait perdre, non pas la tête, non pas la raison, ni le sens commun. Mais la ligne même de ma vie.
L’homme que j’ai quitté, rayé, enterré.
Est là.
Dans les répliques des acteurs et leurs silences, dans chaque respiration. Cette ingérence. »
Tsunamisée par la résurgence d’un amour enfoui, Nelly puise dans sa fragilité même la ligne d’un possible retour à la vie…
A lire mais surtout… à écouter
Apolline Elter
J’aimais mieux quand c’était toi, Véronique Olmi, roman, Ed. Albin Michel, janvier 2015, 140 pp – version orale Audiolib – janvier 2015 – texte intégral lu par l’auteur – Durée: *
Billet de faveur
AE : Le texte semble prédestiné à une lecture orale – en aviez-vous conscience lors de son écriture ? Est-il aisé pour un auteur de lire son propre texte ?
Véronique Olmi : Il était presque de l’ordre de l’évidence pour moi de lire ce texte. La narration à la première personne, le fait que l’héroïne s’adresse elle-même à quelqu’un, qu’elle soit actrice et qu’elle déroule un drame… Comment ne pas avoir envie de lui prêter ma voix, puisque lorsque j’écris, j’écris à l’oreille. Pour le rythme. La scansion. Qui accompagnent et disent l’état intérieur du personnage. J’ai lu le texte comme un aveu. Et j’ai aimé ça…
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