La notion de livre-audio paraît, à première..vue, destinée à des personnes mal-voyantes. La visite printanière des studios bruxellois d’Audiolib, nichés dans une maison de charme non loin de la place Jourdan, l’écoute de quelques CD de leur production nous invitent à réviser ce jugement. La cible première de ce mode de lecture alternatif sont les personnes qui voyagent – délégués commerciaux en point de mire – usagers des transports en commun. Moyenne d’âge : 38 ans. Je me suis prise au jeu, à l’écoute « automobile » des textes et suis devenue, oserais-je le dire, accro de cette nouvelle voie – voix – de lecture. Séduite par la puissance suggestive qu’elle inocule.
Un bémol: ne pouvoir noter, reproduire les passages importants. Basées sur la simple mémoire du texte écouté, les chroniques en deviennent synthétiques, un tantinet laconiques; vous m’en excuserez, vous les reconnaîtrez.
Accueillis dans le cocon du studio d’enregistrement 5/5, nous avons assisté à la lecture de L’analphabète qui savait compter (Jonas Jonasson – voir chronique sur ce blog) par la prodigieuse comédienne Maia Baran (photo) . L’occasion de constater les difficultés de l’exercice, les écueils à éviter.
Chaque lecteur opère un travail préparatoire sur son texte, se constitue, aidé par la production, une « bible » des prononciations de noms, incises en langues étrangère, identités vocales, transitions à reproduire… afin de transposer de manière la plus sobre l’écrit, sans verser dans la dramaturgie. La lecture ne fait pas l’objet d’un travail théâtral, elle se veut seulement « interprétée ». Et Maia Baran de confirmer le côté extrêmement physique de ses prestations et de la concentration majeure qui lui est imposée .
Face à sa cabine, l’ingénieur du son, opère d’emblée certaines corrections , introduit des « virgules sonores » attentif à procurer un maximum de confort auditif au futur lecteur. Certains auteurs veulent lire eux-mêmes leurs textes, tel Pierre Lemaître, Jean Echenoz, … d’autres, tel Marc Levy, choisissent le comédien qui fera lecture
La rencontre avec Valérie Lévy-Soussan (photo) PDG d’Audiolib, filiale du groupe Hachette et de la division Livre de Poche s’avéra pareillement intéressante. Passionnée de lecture, elle allie des choix éclectiques, qui adhèrent le plus possible à l’actualité littéraire, à une connaissance éclairée des attentes du marché. Il se passe, en moyenne trois mois entre la réception du texte, les lecture, relecture, montage, mixage, pressage technique et sa mise sur le marché. D’où l’impératif de recevoir les ouvrages, dans leur version définitive , dès signature du bon-à -tirer.
Avec un tirage premier moyen de 2.500 à 3.000 ouvrages, Audiolib s’affirme comme leader dans le marché adulte des livres audio. Le studio de Bruxelles (5 sur 5) produit une vingtaine d’ouvrages /an , tiers de la production totale, studios parisiens confondus
Apolline Elter
Fraîchement créée sur votre blog de prédilection, la rubrique « Audio-Livres’ vous rend désormais compte de livres lus par cette voie .
Audiolib, une division du groupe Hachette
www.audiolib.fr
Commentaires récents