Festival de la correspondance de Grignan : dernière journée

Tandis que le soleil darde la bourgade drômoise de ses rayons matinaux, il nous faut constater avec une nostalgie, chaque année reconduite, que le Festival baissera rideau (mais non pavillon) cette nuit, aux alentours de minuit

La journée se profile passionnante qui convie Gaëlle Josse ( et sa merveilleuse, [Une] si longue impatience , Ed. Notabilia, 2018- chronique sur ce site) , dès 10 heures en la cour des Adhémar.

Une cour des Adhémar qui recevra, à 14 h, Bernard Pivot pour entamer  discussion et après-midi  consacrées aux correspondances numériques.   Les correspondances 2.0

Et enfin, je ne résiste au plaisir d’extraire du livret – programme du  Festival  l’argument des spectacles du soir (en la Cour du château) , points d’orgue, du Festival.

La correspondance de Gérard Philippe et de Jean Vilar est soutenue d’un livret édité par la maison Triartis (voir billet sur notre site, du 27 juin )

CHER MONSIEUR QUENEAU

de Dominique Charnay
choix de lettres Olivier Broche
mise en voix Benjamin Guillard
avec Olivier Broche et Jean-Claude Leguay

Qui n’a jamais rêvé d’être publié ? Raymond Queneau en savait quelque chose… Non content d’avoir exploré les secrets du métier d’écrire dans une œuvre en perpétuelle invention, le père de Zazie eut aussi, en qualité d’éditeur, à affronter la prose de légions d’amateurs saisis un jour par le démon de l’écriture. Au tournant de l’après-guerre, façonnés par l’école de la République, des milliers d’hommes et de femmes que rien n’y préparait se sont mis à noircir des feuillets avec une ferveur conquérante. Dans l’espoir d’échapper au sort commun en accédant au statut d’écrivain, ces graphomanes anonymes ne doutaient pas du bien-fondé de leur ivresse littéraire. Figure marquante et bienveillante du monde de l’édition, chef du comité de lecture de la maison Gallimard, Raymond Queneau apparaissait alors comme l’homme de goût par excellence capable de reconnaître leur talent. Pour la grande majorité d’entre eux, le rêve ne s’est pas réalisé. Les manuscrits non publiés ont disparu. Mais Queneau, loin de priver l’humour de son sérieux, avait pris soin de conserver les lettres d’intention qui les accompagnaient. Retrouvées dans ses archives, et publiées par Dominique Charnay, ces pièces à conviction témoignent encore aujourd’hui d’une savoureuse et parfois inquiétante candeur. Véritable Luna-Park des romanciers du dimanche, elles composent un ensemble unique en son genre.

LECTURE SPECTACLE

avec le soutien de la Fondation d’Entreprise La Poste

en partenariat avec l ‘Association Jean Vilar / Maison Jean Vilar.

JEAN VILAR ET GÉRARD PHILIPE : « J’IMAGINE MAL LA VICTOIRE SANS TOI ». CORRESPONDANCE DES ANNÉES 1950.

adaptation Virginie Berling
mise en voix Julia de Gasquet
avec Eric Ruf, administrateur de la Comédie-Française et Laurent Sauvage

L’engagement et l’utopie de Jean Vilar ont permis la grande aventure du Festival d’Avignon qu’il crée en 1947. Cette aventure s’est prolongée à partir de 1951 au palais de Chaillot à Paris sous la bannière du TNP. Ces grandes gestes théâtrales n’auraient pas été possibles sans une pléiade d’acteurs qui ont accompagné Vilar durant cette décennie cruciale qu’aura été pour lui celle des années 1950. Jeanne Moreau, Maria Casarès, Gérard Philipe font partie de cette troupe et en façonnent l’image. En partenariat avec la Maison Jean Vilar, qui a édité en 2004 cette correspondance, et avec les éditions Triartis qui rééditent aujourd’hui le texte de l’adaptation, le festival de la Correspondance a souhaité faire entendre ces deux voix si fortes et puissantes pour évoquer leurs présences qui habitent encore nos manières de faire du théâtre aujourd’hui.

Éric Ruf est administrateur général de la Comédie-Française depuis 2014. Formé à l’École nationale supérieure des Arts appliqués et des Métiers d’arts Olivier de Serres et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, il est à la fois acteur, metteur en scène et scénographe au théâtre comme à l’opéra ou au ballet. Entré dans la Maison de Molière en tant que pensionnaire en 1993, il en devient  en 1998 le 498e sociétaire et  sociétaire honoraire en 2014 après sa nomination comme administrateur général. Il y mène une politique artistique où se côtoient grands maîtres de la mise en scène et talents émergents. , Au théâtre Éric Ruf est dirigé par des metteurs en scène tels que Jacques Lassalle, Patrice Chéreau, Alain Françon ou Denis Podalydès ; on peut le voir aussi au cinéma et à la télévision dans des réalisations d’Yves Angelo, Nicole Garcia, Arnaud Desplechin, Guillaume Gallienne… Prix Gérard-Philipe de la Ville de Paris (1999), il a reçu les Molières du décorateur et du second rôle masculin pour Cyrano de Bergerac en 2007; le prix Beaumarchais du Figaro et le grand prix du syndicat de la Critique pour le meilleur spectacle théâtral de l’année avec Peer Gynt en 2012 ; le Molière de la création visuelle pour 20 000 lieues sous les mers d’après Jules Verne en 2016 ; le Molière du Théâtre public pour Les Damnés d’après Luchino Visconti et le Grand prix du syndicat de la critique pour Pelléas et Mélisande (Théâtre des Champs-Élysées) en 2017.  Après Roméo et Juliette en 2015, il signe en juin 2019 la mise en scène et la scénographie de La Vie de Galilée de Bertolt Brecht à la Comédie-Française.

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